Psychiatrie / Notions Pratiques
Dans la cohorte des intervenants dans le champ de la souffrance psychologique, seuls les psychiatres sont médecins avec 10 ans d'études médicales au minimum incluant 4 années de spécialisation hospitalière en psychiatrie, avant de pouvoir exercer. Ils sont les seuls également à pouvoir prescrire des traitements médicamenteux si nécessaire. Ils sont aussi psychothérapeutes de droit, même si certains n'ont pas de formation plus aboutie, dans le cadre d'une formation complémentaire dans tel type de psychothérapie (analytique, TCC, Emdr, thérapie familiale, systémique, Somatic Experiencing, Brainspotting, ICV, etc...)
Les Chefs de clinique et Assistants des Hôpitaux, ont eu une activité hospitalière d'au moins 2 ans de plus. (Ces titres leur donnent le droit d'exercer en secteur 2 c'est-à-dire avec dépassement d'honoraires).
Nombre de psychiatres ont par ailleurs assez fréquemment, une (sinon plusieurs) formation (s) complémentaire(s) : en psychologie clinique, thérapies systémique, comportementale, hypnose, psychanalyse etc…
Et certains surtout s’ils travaillent comme psychanalystes, ou psychothérapeutes spécialisés, sont régulièrement en « supervision » ou « contrôle».
Sur un plan administratif : Les consultations ou séances, en psychiatrie, sont les seules à être prises en charge par la CPAM (partiellement ou totalement (CMP, CMPP, hôpitaux) et par les mutuelles selon des modalités variables.
En pratique, les psychiatres sont habilités à aider à résoudre ou traiter la souffrance « psychologique », et tout le spectre des troubles mentaux : syndromes anxieux, états dépressifs, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire (boulimie, anorexie), addictions, problèmes sexuels, sans oublier les conflits conjugaux ou familiaux…Les troubles mentaux réputés souvent plus invalidants (psychoses, schizophrénie, troubles bipolaires, par exemple) nécessitent une prise en charge médico-psychiatrique (et certainement pas une autre) souvent en cas de crise, en milieu hospitalier, en première intention. La possibilité d’un soutien psychothérapique ou d’une psychothérapie pourra éclore en second lieu, après réduction de la phase aigüe, et en fonction de la demande du patient.
Pour une présentation bien détaillée des différences entre psychiatre, psychologue, psychanalyste, psychothérapeute et autres thérapeutes cf ://e-psychiatrie.fr/sante-mentale-paris-psy-psychiatre/psy-psychiatre-psychologue-psychotherapeute-psychanalyste/
F. BELLAICHE
Le trouble mental et quelques chiffres
- La notion de trouble mental : requiert des critères sémiologiques (signes et symptômes), des critères évolutifs, des critères fonctionnels avec répercussion psychologique et éventuellement une répercussion sociale (handicap, incapacité de travail). Le diagnostic en psychiatrie, de trouble mental ne se pose qu’après avoir éliminé une autre pathologie médicale psychiatrique ou non psychiatrique.
- Quelques données épidémiologiques : la prévalence (nombre de cas de maladies présents à un moment donné dans une population sur la vie entière) pour tous les troubles mentaux est de 30%. Les troubles anxieux sont les plus fréquents (troubles phobiques 15%, TAG 8%), troubles de l’humeur 10%, troubles d’abus de substances, alcool 10%. Schizophrénie et troubles bipolaires de l’ordre de 1,5%
- 25% des consultations des généralistes sont liées à des troubles psychiatriques.
(Source : Référentiel de psychiatrie, Psychiatrie de l’adulte, Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie, Presses, Universitaires François Rabelais, 2014)